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Et demain en France ?

En 15 ans  seulement, 9 facultés privées, et la main-mise sur les cabinets dentaires par les assurances et les mutuelles, les cabinets dentaires espagnols sont passés d'un système de soins comparable au nôtre à un véritable cauchemar pour la profession.

Cauchemar qui est en train de devenir maintenant aussi celui des patients.

 

Pourtant, la situation leur était favorable au départ : les réseaux mis en place par les assurances et les mutuelles, ainsi que l'augmentation importante du nombre de chirurgiens-dentistes ont fait jouer à fond la concurrence. Les prix ont fortement, voire très fortement diminué.

 

Les " clinicas dentales" (qui sont des franchises) ont poussées comme des champignons.

Certes, les patients ont dû quitter LEUR cabinet dentaire et le praticien qui les connaissait bien. Mais en payant une cotisation mensuelle à leur assurance, ils avaient accès à une de ces cliniques dentaires pratiquant des tarifs très intéressants, et présentes à tous les coins de rues.

Les affaires étant les affaires,  une véritable guerre commerciale s'est déclarée : pour attirer les adhérents, les assurances se sont lancées dans une surenchère de "produits d'appel" d'actes gratuits de plus en plus nombreux.

Le patient ne pouvait qu'applaudir des deux mains cette chute de prix, notamment en période de crise économique sévère.

 

L'afflux très important de jeunes praticiens (les chirurgiens dentistes espagnols sont maintenant deux fois plus nombreux que la préconisation de l'OMS !!!!) à permis à ces réseaux d'assurance de s'offrir de la main d'oeuvre bon marché, marché qui continu à alimenté sans vraiment de limites par les facultés privées qui font payer les études au prix fort : plus il y a d'étudiants plus elles font de bénéfices.

 

Quant aux assurances, leurs marges de manoeuvre d'investissement dans ces cliniques dentaires étant nettement supèrieures à celles d'un praticien libéral isolé créant son cabinet, le marché de l'offre de soins dentaire s'est rapidement "épuré".

 

 

Le retour sur investissement étant bon, le monopoly a continué...

 

Là commence le cauchemar pour les patients : car que croyez-vous qu'il arrive quand "on" a rogné au maximum sur les salaires des praticiens pour pouvoir maintenir cette liste d'actes gratuits inflationniste ?

"On" rogne sur la qualité (implant + couronne pour un prix infèrieur à celui du seul matériel. Augmentation des cadences d'actes)

"On" fait de la surmédicalisation (3 implants pour remplacer une 16, soit 1 implant par racine. Dent dévitalisée et couronnée pour une simple carie occlusale)

"On" manipule le patient (avec des dents blanches, on se marie plus vite)

"On" fait des actes fictifs (caries imaginaires)

 

Nouvelle étape dans cette spirale : les banques rentrent aussi dans le jeu...

exemple vécu : un patient va voir sa banque pour obtenir un prêt pour ses implants. La banque lui demande "à combien la clinique dentaire de votre assurance vous fait vos implants ? Et lui propose :"la banque a ouvert une clinique dentaire : vous pouvez non seulement avoir des implants beaucoup moins chers mais aussi bénéficier d'un prêt à taux d'intérêt préférentiel."

Voilà l'affaire ficelée(et le patient avec) et un client/patient de plus pour la banque ! Et un de moins pour la clinique de l'assurance !Mais je ne doute pas que des astuces vont être trouvées pour le récupérer...

Je sens qu'en me lisant vous vous demandez : et les chirurgiens-dentistes, dans tout ça, qu'est ce qu'ils deviennent ?

 

Et bien au départ, ils ont (pour beaucoup d'entre eux) signé avec les réseaux d'assurance: ils recevaient une prime et la garantie de bonne prise en charge des prothèses pour les patients.

 

Puis le nombre de praticiens augmentant, les réseaux leur ont demandé un "droit d'entrée" dont ils devaient s'acquitter pour être référencés dans le réseau.

Dernière étape, les praticiens étant de plus en plus nombreux (les facultés privées continuant à former des praticiens à tour de bras) les réseaux d'assurances ont choisi les praticiens qui conservaient parmis ceux qu'avaient payé leur droit d'entrée: ce sont les jeunes moins exigeants sur leurs revenus. Les autres ont été licenciés !

Certains praticiens espagnols ont changés de métier, d'autres exercent ailleurs, comme en France.

C'est un cauchemar aussi pour eux : je  vous invite à lire les témoignages de quelques uns sur le site SFCD www.sfcd.fr

Il a suffit de 15 années.

 

Certes, la sécurité sociale existe en France. Certes, notre Ordre et nos syndicats professionnels sont organisés et forts. Certes le rapport forces Etat/Sécurité sociale/Assurances Privées/Profession garantit un certain garde fou.

 

Mais jusqu'à quand ? Le projet européen d'ouverture de nos cabinets aux capitaux de non professionnels, sous prétexte de libre concurrence et la force financière de ces structures (banque, fonds de pension et autres) me font poser la question : Alors demain en France aussi ?

 

Nathalie Ferrand

 

 

 

  • Nous avons changé au 1 er juin 2014, la nomenclature des actes dentaires.   Dans le contexte économique actuel cette modernisation était plus que nécessaire.

Cette remise à plat transforme 40 cotations actuelles en une liste détaillée de plus de 600 nouveaux actes codifiés CCAM (classification commune des actes médicaux).

 

Malheureusement cette révolution ne revalorise en rien la part remboursée par la sécurité sociale !

Pour vous, les remboursements dépendront toujours autant des prestations des complémentaires santé...

Pour nous, chirurgiens dentistes, la CCAM ne prend pas en compte le coût de réalisation des soins de qualité en 2014, qui sont les plus bas d'Europe, n'ayant pas évolués depuis plus de 20 ans...

C'est pourquoi, les actes conventionnés (70% de l'activité d'un chirurgien-dentiste) sont compensés par le coût élévé des prothèses.

 

  •  Un nouveau DEVIS CONVENTIONNEL est mis en place.

 

Il fait apparaître :

                          - le prix de vente du dispositif médical

                          - le montant des prestations de soins

                          - les charges de structure du cabinet

                          - les honoraires

 

HONORAIRES :

Les honoraires facturés dépendent du plan de traitement et sont établis selon le type d'actes :

                         1. Les actes "conventionnés" sans dépassement :

Ce sont les actes de la nomenclature de sécurité sociale (soins dentaires : carie, détartrage...). La sécurité sociale rembourse 70 % du tarif de convention dans la plupart des cas. Si vous disposez d'une mutuelle, elle vous rembourse le complément.

 

                        2. Les actes "conventionnés" avec dépassement :

Afin de proposer une qualité de soins et de service le cabinet effectue des dépassements sur certains actes (notamment de prothèse). Leur remboursement peut-être pris en charge par votre mutuelle.

 

                        3. Les actes "hors nomenclature" :

Ce sont des actes non pris en charge par la Sécurité Sociale.